


Aux confins du Gard et de l’Ardèche, le petit village de Barjac abrite 1 500 habitants dans un « décor idyllique » : dans la vallée — qu’ici on appelle « la petite Toscane » — une plaine couverte de champs de blés ; sur les coteaux alentours, des ruisseaux qui serpentent entre les vignes et les champs de lavande ; au loin les monts des Cévennes…
... Un paysage flatteur où il fait bon vivre, mais qui n’est pas épargné par les effets désastreux de l’agriculture intensive :
Autour de Barjac, les terres sont mortes. Le sol appauvri est maintenu artificiellement en vie par les engrais et les pesticides qui polluent les cours d’eau. Les produits agricoles, irréprochables sur le plan bactériologique, sont saturés de nitrites, nitrates, pesticides, colorants, conservateurs et métaux lourds.
Barjac : sa place ombragée, son école primaire, la cloche qui invite les enfants à la cantine, le joyeux chahut lorsqu’ils se précipitent à table — Léa, Hugo, Mohamed, Marina, David et Rémi, assis, chacun devant son couvert, prêts à dévorer le repas, la vie, l’avenir…
Mais quel est ce monde que nous nous apprêtons à leur léguer ? Quel désastre se prépare et que nous ne pouvons ignorer ?
Le maire du village a décidé avec les parents d’élèves de modifier la restauration scolaire de l’école primaire. Jusqu’à présent l’alimentation était conventionnelle, c'est-à-dire chimique, issue d’une industrie agro-alimentaire, irriguée à volonté de nitrates, pesticides, colorants, arômes de synthèses, conservateurs, métaux lourds… Elle deviendra progressivement naturelle, voire bio et contrairement aux idées reçues, nous démontrerons que le prix d’un repas bio en restauration collective n’est pas plus cher qu’un repas conventionnel. Nous expliquerons pourquoi aujourd’hui le prix de l’alimentation familiale en bio est plus chère et nous donnerons des solutions pour y remédier demain. Ainsi suivrons-nous pendant une année scolaire, les enfants de cette école et leurs familles ; nous irons au-devant des producteurs locaux s’engageant à leur tour dans la démarche ; nous rencontrerons des scientifiques et des médecins qui nous aideront à analyser les causes et les conséquences de cette « malbouffe » ; nous irons aussi en Italie, en Allemagne au Québec et aux USA, où sont menées avec succès des entreprises qui ont un rôle de prévention.
Il nous sera impossible de passer sous silence le rôle néfaste de l’agriculture moderne sur notre planète : déforestation, dégradation de la productivité naturelle des écosystèmes et contribution à l’effet de serre.
Car il n’y a pas de fatalité. Il nous faut seulement agir vite si l’on veut éviter de se retrouver, un jour, sur le banc des accusés.

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